Philéo, Lauréat du Prix Accessoires des Grands Prix de la Création de Paris

Depuis 2021, ADC a rejoint les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris, pour contribuer en tant que Mécène à la naissance du Prix accessoire. Cette année, le Prix Accessoires a été remis par un Jury d’exception au designer de chaussures Philéo, Lauréat/ADC 2022.

Rencontre avec Philéo

  • Tu viens de recevoir le Prix Accessoires de la ville de Paris. Que représente ce Prix à tes yeux ?

    Ce prix représente bien plus qu'une simple reconnaissance. Il est l'aboutissement d'un parcours marqué par la passion, le travail, et les moments de doute inhérents à tout processus créatif. C'est aussi un encouragement à continuer à explorer, repousser les limites, et contribuer au patrimoine créatif de Paris. Recevoir cette distinction dans une ville où l'art et l'innovation sont aussi présents est un immense honneur.

  • D’où te vient cet intérêt pour la chaussure ?

    Mon intérêt pour la chaussure est né de ma passion pour le design et les volumes. Initialement, je voulais dessiner des voitures, mais j’ai découvert que la chaussure partageait des traits similaires avec l’automobile en termes de gestion des formes et des matériaux. C’est un objet quotidien, mais complexe, qui peut être à la fois fonctionnel et artistique. La chaussure permet d’explorer des idées architecturales tout en restant ancrée dans le concret.

©Nicolas Brulez

  • Comment travailles-tu sur tes collections / inspirations ? Comment nourris-tu tes inspirations et ton travail sur les formes ?

    Mes collections se nourrissent d’un mélange de contraintes et de liberté. Je commence souvent par des formes classiques que je revisite et déforme pour les adapter à ma manière. Mes inspirations viennent aussi de l’architecture, des objets quotidiens et des interactions entre les matériaux et les volumes. J’essaie de trouver cet équilibre entre minimalisme et audace.

  • Comment gères-tu ton temps entre ta marque et tes contrats de designer free-lance pour d’autres maisons ?

    Gérer plusieurs projets en parallèle demande beaucoup d'organisation. Je m'efforce de trouver un équilibre entre la gestion de ma marque, qui demande une vision à long terme, et mes collaborations en free-lance ou en partenariat avec ma marque, qui m'apportent un autre type de challenge créatif. Chaque projet m'apporte une nouvelle perspective, et il est essentiel d'être bien entouré pour pouvoir jongler avec toutes ses responsabilités.

  • Tu es parti d’un archétype de la sneaker, aujourd’hui tu développes aussi une ligne urbaine de souliers et d’élément unisexe, tu proposes à présent des modèles homme et femme ?

    En effet, j’ai commencé par la sneaker, un objet qui me fascinait pour son côté technique et fonctionnel. Aujourd’hui, je vais au-delà en proposant des modèles plus urbains, mais toujours avec cette approche de simplicité architecturale. Encore aujourd’hui toutes mes créations sont unisexes, dans l’idée de créer des pièces qui transcendent les genres et les codes.

  • As-tu changé ta vision de l’offre Philéo ? Qui sont les clients ? Tu as fait le tour du monde avec DSM et tu as rencontré de nombreux grands magasins et acheteurs.... Que retires-tu de ses rencontres en tant que styliste ?

    Mon approche a évolué avec le temps. Au début, l'idée était de proposer des sneakers minimalistes et éthiques, mais en voyageant, j'ai compris qu'il y avait un réel besoin de diversité et d'innovation. Ce que je retiens de mes voyages et des nombreux échanges que j’ai avec d’autres créateurs notamment, c’est l’importance de rester fidèle à ma vision tout en étant à l’écoute des attentes du marché. La collaboration avec des grands magasins comme DSM m'ont permis de mieux comprendre l'équilibre entre la créativité et les besoins commerciaux, qui sont évidemment essentiels pour pouvoir continuer à créer.

  • Et en tant que chef d'entreprise, quelle est ta vision du wholesale ?

    Le wholesale reste un modèle important pour toucher une clientèle plus large, mais il doit être bien maîtrisé. L'important est de collaborer avec des partenaires sélectifs qui partagent mes valeurs et avec lesquels je peux tisser des liens forts. Ce n’est pas juste une question de distribution, mais de s’assurer que les produits sont présentés dans des environnements qui respectent l’ADN de ma marque. Je pense que le wholesale doit s’inscrire dans une stratégie globale, où la qualité de la relation avec les points de vente prime sur la quantité.

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