Reco : maroquinerie vibrante

Pour créer ses sacs moelleux aux rondeurs organiques, rythmées par des patchworks graphiques aux associations chromatiques sages ou audacieuses, Bea Recoder a su faire de ses exigences en matière de production durable et raisonnée une véritable force stylistique. Elle les a intégrées intimement à son processus créatif, sélectionnant les plus belles peaux, produites en Europe selon les normes les plus rigoureuses, et utilisant parcimonieusement chaque fragment disponible. Une signature autant qu’un procédé de fabrication astucieux pour ces sacs aussi luxueux que vertueux.

Reco est né en 2021 de l’envie de Bea Recoder de valoriser créativement les quantités de cuirs qu’elle voyait dormir dans les stocks des tanneries avec lesquelles elle collaborait. Pendant dix années, cette diplômée d’un Master Accessoires de l’IFM a en effet officié en tant que styliste pour des maisons de luxe, telles que Chloé, Balenciaga ou Paco Rabanne, et a développé une activité indépendante auprès de différentes marques de mode et d’accessoires. Elle a su mettre à profit ses compétences et son réseau pour créer sa marque de maroquinerie luxueuse, réalisée dans le matériau qu’elle estime le plus durable, le cuir.

 Les sacs Reco sont fabriqués en Espagne mais aussi, pour certains modèles plus complexes, dans un atelier indien dont elle apprécie la qualité de travail et les standards éthiques. La production est réalisée en édition limitée de 25 à 40 pièces numérotées, dans des peaux entières d’agneau, issues des stocks dormants de mégisseries européennes certifiées Leather Working Group. Les chutes de production sont réutilisées au maximum, notamment pour la confection d’articles de petite maroquinerie. La rareté de la matière première et le challenge de créer une palette harmonieuse, sous la contrainte de ce sourcing surcyclé, ajoutent à l’unicité des collections, qui attirent une clientèle de collectionneuses habituées du luxe.

Béa Recoder

L’entrée de la marque dans l’incubateur Au-Delà du Cuir a permis à Bea Recoder d’approfondir ses compétences stratégiques et de mieux maîtriser les outils de gestion de son entreprise, des domaines dans lesquels elle n’avait aucune formation. Elle a étendu son réseau professionnel grâce aux échanges avec les autres lauréats, alumni et acteurs du secteur qui gravitent autour de l’incubateur. L’aide d’ADC a aussi été essentielle pour formaliser des demandes de financements.

Les invitations à participer à des salons ont été un atout pour amorcer le développement de son réseau de distribution. Bea Recoder a su approcher des revendeurs sélectifs à l’international, tel Browns en Grande-Bretagne, et jouer pour eux de l’unicité de ses sacs, leur proposant des combinaisons colorielles exclusives et renforçant ainsi la position rare et désirable que la marque occupe sur le marché de la maroquinerie de luxe durable.

Rédaction : Hélène Borderie

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